Jonas Vingeard (Jumbo-Visma), 10 : Il dit qu’il a encore du travail à faire pour peaufiner sa condition avant le Tour de France. Entre-temps, cependant, il n’avait pas de rivaux au Dauphiné Tour. Deux victoires d’étape, deux deuxièmes places (une, celle du contre-la-montre, un peu brûlée) et une domination totale en ce qui concerne le classement général suggèrent que, si Tadej Pogačar n’arrive pas à son meilleur sur le Tour, il y aura très peu de tripes pour les autres chats intéressés en général. Ajoute la course par étapes française au Tour du Pays Basque dans une saison jusqu’ici très proche de la perfection.
Christophe Laporte (Jumbo-Visma), 9 : Dans la première moitié de la semaine de course, le Français est dévastateur. Il remporte deux étapes (et donc le compte de Jumbo-Visma est de quatre succès partiels sur 8), il est également parmi les protagonistes à une troisième occasion et démontre une étape vraiment exceptionnelle. Dans les fractions avec des gradients plus importants, il peut apporter une contribution relative, mais il n’hésite pas à travailler pour l’équipe quand c’est à sa disposition. Il termine en portant la Maglia Verde et avec la garantie d’être l’un des coureurs les plus forts et les plus complets de tout le peloton de cette période historique.
Giulio Ciccone (Trek-Segafredo), 8.5 : Le dernier jour, celui de l’étape finale mouvementée, est mémorable. L’Abruzzais entre dans une échappée très sélectionnée, se gère très bien et salue tout le monde dans l’avant-dernière montée, résistant ensuite au retour d’un Viningegaard probablement rassasié mais certainement pas docile. Pour lui, après la déception du Giro d’Italia raté, un très lourd succès, qui est aussi très bon pour le moral en vue du Tour de France. Et il y a aussi la victoire au classement réservé aux points du Grand Prix de la Montagne
Adam Yates (UAE Team Emirates), 8 : Au final, il est le plus proche de Vingaard, tant au classement général qu’en termes de performances en montée. Le Danois est objectivement trop pour tout le monde, y compris le Britannique, qui de toute façon ne le mérite pas et rafle une appréciable deuxième place. Il est désormais attendu sur le Tour de France, avec de probables fonctions de soutien à Tadej Pogačar : avec ce rôle, un coureur de son calibre, dans ces conditions, pourrait être une carte potentiellement fondamentale.
Ben O’Connor (Ag2R-Citröen), 8 : L’Australien poursuit sa consolidation à des niveaux très élevés en terminant sur la troisième marche du podium et en laissant derrière lui une fleur de coureurs. Il n’a jamais été près de gagner une étape, mais quand la route montait, il était toujours parmi les meilleurs, montrant également des qualités capricieuses lors de la dernière journée de course. De plus, c’était la plus belle surprise du contre-la-montre, une spécialité qui jusqu’à présent dans sa carrière ne lui avait pas très bien parlé. C’est un résultat qui fait du bien à l’équipe et le lance à nouveau vers un Tour en tant que protagoniste.
Julian Alaphilippe (Soudal-QuickStep), 7.5 : Une splendide victoire d’étape et une deuxième place, sans oublier le classement final, sont sans doute un meilleur butin qu’il ne l’espérait lui-même. Il n’est pas encore au mieux de sa forme, mais au vu d’un Tour de France où il trouvera souvent et volontiers des terrains qui lui conviennent, le voir se battre presque tous les jours pour les premières places est un excellent signe.
Mikkel Bjerg (Émirats de l’équipe des Émirats arabes unis), 7,5 : Seul à avoir vraiment réussi à battre son compatriote Jonas Vingaard, le Danois prend le contre-la-montre et profite au maximum du maillot le lendemain, dans lequel il est incapable de se défendre pleinement en raison d’une chute en finale qui oblige lui dans une poursuite impossible. Dans les jours qui ont suivi, il a, comme on pouvait s’y attendre, reculé, se mettant au service d’Adam Yates, comme il l’a fait Raphaël Majka (8)les confirmant tous les deux parmi les meilleurs supporters du moment.
Georg Zimmermann (Intermarchè-Circus-Wanty), 7 : Une belle victoire d’étape pour le coureur allemand, certes la prestigieuse réussite d’une carrière souvent annoncée comme radieuse, mais qui n’a pas encore décollé pour autant.
Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers), 7 : Pour le champion d’Espagne en titre, c’était un banc d’essai important, après un printemps émaillé de pépins physiques. Bon, au final il y a de quoi être satisfait, vu la première place du classement des jeunes, captée dans les derniers mètres, et une condition qui s’est nettement améliorée, jour après jour. L’équipe devrait l’avoir comme point de référence sur le Tour, au moins pour obtenir un classement respectable : l’objectif, cela étant et avec quelques jours encore disponibles pour s’améliorer, ne semble pas si inatteignable.
Torstein Træen (One-X), 7 : Son compagnon était attendu Tobias Halland Johannessen (5,5), qui reste plutôt dans les dernières étapes. Après avoir d’abord travaillé pour le capitaine désigné, une fois le feu vert reçu, il s’est hissé au milieu des cadors et y est resté jusqu’au bout, courant avec beaucoup de sang-froid, confirmant le bien-fondé du projet d’une équipe qui a beaucoup équipe plus profonde et plus compacte que vous ne le pensez à première vue.
Egan Bernal (Ineos Grenadiers), 7 : Le meilleur Bernal est encore loin, c’est évident, mais le revoir dans les postes qui comptent, ou en tout cas pas loin d’eux, est assurément une excellente nouvelle. Il est difficile de penser que le Tour de France pourrait être celui de 2019, ou le Giro 2021, mais il pourrait encore se tailler une place importante dans l’équipe et continuer à grandir pour retrouver la confiance qui lui manque naturellement en ce moment. .
Matteo Trentin (équipe des Emirats Arabes Unis), 7: Il est toujours là les premiers jours, même s’il ne trouve pas l’espace pour gagner. Coureur rapide et résistant, il démontre néanmoins une fois de plus ses caractéristiques et probablement avec des équipes dans lesquelles il n’est pas un adepte de luxe des jours libres il pourrait récolter quelque chose de plus sur le plan personnel.
Jack Haig (Bahreïn-Victorious), 7: Après un Giro malchanceux, mais encore bouclé, il a l’occasion de démontrer que sans les chutes de la Corsa Rosa il aurait pu jouer ses cartes et cette semaine lui donne raison. Arrivé sans grandes ambitions, peut-être pour escorter un Michel Landa (5) qu’il faut plutôt revoir, le pilote australien profite des trois semaines passées en Italie pour prendre un bon classement final, toujours bon pour le moral, même si ce n’est évidemment pas un échange équitable par rapport à ses ambitions dans le premier GT de la saison .
Lenny Martinez (Groupama-FDJ), 6,5: La promotion 2003 se présente au départ pour escorter au maximum David Gaudu, mais lorsque le capitaine s’effondre, il se retrouve seul à jouer des coudes au milieu des cadors, décrochant un placement prestigieux et quelques excellentes performances qui confirment son talent absolu quand la route monte. Il a besoin d’avoir plus confiance en ses moyens et c’est avec ce type de preuves qu’il pourra le faire.
Jai Hindley (Bora-hansgrohe), 6,5 : Si la condition est encore loin de celle qui l’avait vu triompher dans le Giro l’an dernier, la progression est au rendez-vous, même si pour l’instant il lui manque les fonds et la relance nécessaires. Le Tour ne manque pas de grand-chose, mais ce qui a été fait à quelques reprises suggère clairement qu’à la Grande Boucle, il peut être l’un des éléments perturbateurs en montée.
Guillaume Martin (Cofidis), 6,5 : Philosophe par passion, ouvrier vélo de métier, le grimpeur parisien se révèle être un régulariste comme il y en a peu dans le groupe, toujours prêt à souffrir et à trouver des solutions pour obtenir encore un résultat important, pour lui et pour l’équipe. Il clôt aussi la course grandissante, émergeant au fil des jours au milieu de rivaux qui souffrent plutôt de l’accumulation de la fatigue.
Victor Campenaerts (Lotto Dstny), 6,5: La métamorphose de l’ancien champion d’Europe du contre-la-montre se poursuit alors qu’il se bat pour le maillot à pois des grimpeurs jusqu’à la dernière étape. Coureur courageux d’une grande générosité, il sort finalement battu par Giulio Ciccone, mais désormais il s’affirme de plus en plus comme attaquant, lance baroudeur en reste.
Max Poole (Équipe DSM), 6 : Le dernier jour, il perd la Maglia Bianca de meilleur jeune, mais continue son excellent apprentissage avec une prestation d’ensemble plutôt solide et régulière, émergeant sur la très relevée Croix de Fer et restant pratiquement au contact des meilleurs chaque jour quand la route commence à grimper, essayant même dans certaines situations de se tester en comparaison directe avec les plus grands. Par rapport à la quatrième place en Romandie, cela peut sembler un pas en arrière, mais un chemin de croissance n’est jamais linéaire.
Richard Carapaz (Ef Education-EasyPost), 5.5 : C’était en somme son retour sur une course de très haut niveau, après son récent succès à la Mercan’Tour Classic. Il y a quelques indices positifs, comme la deuxième place de l’étape remportée par Alaphilippe, mais les négatifs sont probablement plus lourds sur la balance. Il a essayé d’être le protagoniste, également soutenu par un Esteban Chaves (5.5) tour à tour assez alternant quitte à essayer quelques « sur-régimes » en vue du Tour de France, mais l’impression est que la distance avec les cadors actuels au classement général est assez grande.
Daniel Martinez (Ineos Grenadiers), 5,5 : Il devait prouver qu’il était le bonhomme du classement de son équipe pour le Tour de France, mais dans l’ensemble la performance est loin d’être rassurante, surtout compte tenu de l’échec dans la dernière étape. Auparavant, cependant, il avait réussi à rester dans les positions médianes supérieures, il se retrouve donc avec le bénéfice du doute d’une mauvaise journée, même s’il n’a jamais semblé particulièrement guilleret depuis le début.
David Gaudu (Groupama-FDJ), 5 : Peu, mais très peu, pour un coureur qui devrait être le capitaine incontesté, avec des ambitions de podium, du prochain Tour de France. Le Français, qui ne semble pas vivre un moment particulièrement serein même au sein de l’équipe, s’en tire avec fracas, terminant par une mélancolique 30e place au classement général, toujours loin de l’action, net de quelques peu convaincus, encore moins convaincants, tentatives d’évasion.
Enric Mas (Movistar), 5 : Arrivé pour se tester en haute montagne, l’Espagnol s’en sort les os cassés, mais contrairement à son coéquipier Matthew Jorgenson (sv) il n’a même pas l’excuse des chutes pour atténuer la déception. Jamais présent dans les positions de tête, le grimpeur majorquin se retrouve loin derrière les meilleurs, souffrant régulièrement au fur et à mesure que la route monte.
Dylan Groenewegen (Jayco-AlUla) et Sam Bennett (Bora-hansgrohe), 5 : Les sprinteurs purs n’ont eu qu’une seule opportunité, compte tenu du déroulement de cette édition, et ils l’ont gâchée avec une série de gestes jugés incorrects par le jury. Le déclassement qui en résulte les laisse, ainsi que leurs équipes respectives, les mains vides.