Quelques mètres plus loin et l’échappée de la journée commence aussitôt. Essayez-le d’abord Victor Campenaerts (Lotto-Dstny), qui finit par jeter son coéquipier Pascal Eenkhoorn. A la roue du Hollandais ils mènent Jonas Gregaard (Un-X), Valentin Ferron (Energies Totales), Simon Guglielmi (Arkéa Samsic) et, peu après, Lilian Calméjane (Intermarché-Cirque-Wanty).
Gregaard passe en tête dans le premier Gpm de la journée et l’accélération du Danois apporte l’avantage des fugitifs au-delà de 2 minutes. Derrière, en revanche, Soudal-QuickStep, Alpecin-Deceuninck et Jumbo-Visma se mettent au travail : ainsi, l’avance cesse de croître et se stabilise aux alentours de 90 secondes. La situation reste constante jusqu’au dernier kilomètre du deuxième Gpm, moment auquel les fugitifs recommencent à se battre. Cette fois, le chèque Eenkhoorn, qui sous la bannière de la ligne d’arrivée partielle précède Guglielmi et tous les autres. La marge sur le groupe remonte un court instant au-dessus des 2 minutes, pour se stabiliser à nouveau autour d’une minute et demie, avec 100 kilomètres à parcourir.
En attendant, on arrive au sprint intermédiaire, disputé à la fois par les fugitifs et dans le groupe : Eenkhoorn gagne à nouveau devant, tandis que la lutte pour le Maillot Vert débute par un mini-succès partiel de Mads Pedersen (Lidl-Trek), qui a terminé sixième devant tous les autres concurrents. A ce moment là l’écart dans le groupe est d’un peu plus d’une minute, mais il se stabilise autour d’une trentaine de secondes jusqu’à 50 kilomètres de la fin, quand à l’approche des ascensions finales les grosses écuries augmentent leur cadence pour se positionner en tête allant ainsi pour reprendre les attaquants, impuissants face à une accélération aussi brutale.
Un groupe de plus en plus mince fait face aux deux montées suivantes compte tenu du forçage de UAE Team Emirates et Jumbo-Visma, qui détachent immédiatement les roues rapides lors de la première montée, pour ensuite donner un coup de fouet supplémentaire lors de la montée suivante, le groupe à ce point composé d’une cinquantaine d’unités. Le rythme reste élevé même en descente et Enric Mas (Movistar) et Richard Carapaz (EF Education – EasyPost) en font les frais, qui finissent violemment au sol. L’Equatorien repart après cinq minutes visiblement souffrant, puis payant plus d’un quart d’heure à l’arrivée, tandis que l’Espagnol reste encore plus longtemps sur le bord de la route avant d’abandonner.
Le rythme de la Jumbo-Visma emmène quant à lui le peloton au pied de la Côte de Pike, où les hommes de l’UAE Team Emirates reprennent aussitôt la course en main. Le rythme de la formation émiratie est très élevé, à tel point qu’au départ Gregor Muhlberger reste seul en tête puisque derrière lui un trou involontaire se crée par des coureurs incapables de suivre son rythme. Repris par ses compagnons, l’Autrichien met Adam Yates sur la rampe de lancement qui hausse encore le rythme, suivi uniquement par son capitaine Tadej Pogacar, dont la roue reste collée à Jonas Vingaard. Avec eux seul Victor Lafay (Cofidis), alors que tous les autres subissent un changement de rythme et doivent se regrouper.
Lorsque le Britannique termine sa tâche, Pogacar accélère encore plus le rythme, avec Vingaard à portée de main et Lafay en troisième position. Le Français a encore relancé l’action en vue du GPM, mais lorsque Pogacar a demandé à Vingaard de changer, il a refusé, faisant ralentir le trio de tête. Ainsi, un groupe composé de David Gaudu (Groupama – FDJ), Jai Hindley (BORA – hansgrohe), Wilco Kelderman (Jumbo-Visma), Sepp Kuss (Jumbo-Visma), Victor Lafay (Cofidis), Mikel Landa ( Bahreïn – Victorious), Thibaut Pinot (Groupama – FDJ), Mattias Skjelmose (Lidl – Trek), Michael Woods (Israel – Premier Tech), Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers) et Wout van Aert (Jumbo-Visma), Simon Yates (Team Jayco – AlUla) et Adam Yates (UAE Team Emirates).
Parmi ceux-ci, Adam a immédiatement recommencé, rejoint par Simon, qui a immédiatement relancé l’action. Après un moment d’hésitation, pour demander quoi faire, Adam commence à collaborer avec son jumeau, tandis que derrière eux se trouvent les hommes de Jumbo-Visma qui tentent d’organiser la chasse. Après avoir rapidement gagné une dizaine de secondes, les deux Britanniques perdent un peu de terrain dans la phase la plus favorable à leurs poursuivants, qui disposent de coureurs de fond plus solides, mais la fatigue se fait sentir alors qu’en avant il y a l’enthousiasme de pouvoir se battre pour le premier. maillot jaune.
Au pied de la montée finale, un dernier kilomètre avec une pente moyenne de 4,4%, les deux Yates ont encore plus de dix secondes d’avance et il semble désormais clair qu’ils vont se battre pour le succès. Les deux sont restés ensemble jusqu’à 500 mètres de la conclusion, lorsqu’une relance d’Adam a vu Simon avoir des ennuis. Les deux arrivent ainsi à la ligne d’arrivée séparés de quelques secondes en faveur du coureur UAE Team Emirates, dont le capitaine régulera alors le sprint des battus, célébrant comme s’il avait personnellement gagné.