Jeux bavarois

Man dit que l’on tombe plus vite amoureux lorsque les jours rallongent. Et si l’on regarde cette semaine, on ne peut guère le contredire. Dans le monde des mots, les fanboys du feuilleton allemand sont tombés une nouvelle fois amoureux de l’écrivain Benjamin von Stuckrad-Barre.

Et dans le monde du football, la Coupe de l’Europa League est tombée amoureuse du FC Séville pour la prochaine fois. Ceux qui étaient encore éveillés jeudi soir et qui n’avaient pas à se préoccuper du nouveau livre de Stuckiman (c’est ainsi qu’Udo Lindenberg appelle l’écrivain, ce que seul un fanboy saurait probablement) ont vu l’équipe de Séville s’imposer 3-0 contre Manchester United – contre un club qui peut dépenser encore plus d’argent pour ses joueurs que le PDG d’Axel-Springer Mathias Döpfner n’en dépensait autrefois pour les textes de son copain de l’époque, Stuckiman.

Depuis la saison 2005/2006, Séville, treizième du championnat espagnol, a disputé onze fois l’Europa League – et remporté la compétition à six reprises. Une histoire d’amour qui devrait briser le cœur des équipes allemandes qui ont plus de possibilités que Séville et qui ne parviennent finalement pas à rivaliser au niveau international.

De très, très longues journées à Munich

Parce qu’ici, même un aspirant chroniqueur ne peut plus parler de Stuckiman. on peut au moins parler d’un commentaire du « Bild » (qui, selon l’interprétation des chroniqueurs professionnels, est au centre du roman). Le titre du commentaire : « Maintenant, Kahn vacille ». Dans le texte, le rédacteur en chef des sports du groupe « Bild », Matthias Brügelmann, argumente sur ce qu’Oliver Kahn, le président du directoire du Bayern Munich, devrait se voir reprocher.

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Premièrement, l’échec de la prolongation du contrat de David Alaba. Deuxièmement : l’embauche de l’entraîneur Julian Nagelsmann, alors âgé de 33 ans (et, si l’on comprend bien, sa mise à l’écart). Troisièmement : le problème de l’avant-centre depuis l’arrivée de Robert Lewandowski.

La critique de cette critique : pourquoi l’homme responsable de tous les points énumérés selon l’organigramme n’est-il pas mentionné d’un seul mot ? Hasan Salihamidžić, le directeur sportif.

Si c’était un roman, on pourrait maintenant décortiquer qui joue le jeu de qui. Mais comme ce n’est pas le cas ici, on regarde avec intérêt le Blame Game à Munich, où les jours pourraient être très, très longs dans les semaines à venir.

Rémi Bernard