Une nouvelle saison de renouveau s’ouvre pour le Movistar. La formation espagnole, l’une des plus anciennes du groupe, semble avoir plus de mal que prévu à se trouver une nouvelle identité, surtout depuis le départ d’Alejandro Valverde, et a eu largement recours au CicloMercato, pour tenter d’ajouter à l’équipe des coureurs capables de récolter des succès partiels, ainsi que d’occuper les premières places dans les courses les plus importantes du calendrier. L’approche des grands rendez-vous de cette période historique semble cependant encore hors de portée de l’équipe dirigée par Eusebio Unzué, qui cherche désespérément depuis un certain temps un deuxième sponsor principal afin d’augmenter les fonds disponibles pour l’équipe.
Les hommes les plus attendus
Le destin de l’équipe espagnole passera, une fois de plus, par les jambes de Enric Mas. Le Majorquin sort d’une saison maigre en termes de résultats, et l’espoir est maintenant de le voir se rapprocher des grandes stars de la scène des courses par étapes. L’Espagnol se lancera à nouveau à l’assaut du Tour de France, où il sort de deux abandons consécutifs, et mettra à nouveau la Vuelta a España à son agenda, avec l’intention de viser enfin un, ou plusieurs, succès de poids.
Un retour surprenant s’est également matérialisé depuis le CicloMercato, celui de Nairo Quintana. Le Colombien sort d’une année d’inactivité plus ou moins forcée et devra prouver que ses qualités incontestables de grimpeur n’ont pas été ternies pendant cette période. Au programme, le Giro d’Italia et plusieurs courses où il sera amené à se battre avec les autres hommes du classement, à la recherche de satisfactions mais aussi de points UCI.
Quant aux ascensions, Einer Rubio sera appelé à franchir une nouvelle étape après les bonnes choses qu’il a montrées, avec une relative régularité, en 2023. Sur la montée sèche, le Colombien a des chiffres de champion et le doute plane désormais sur sa capacité à engranger des résultats qui dépassent le flash isolé. On attend plutôt un retour à de bons niveaux de la part de Iván Ramiro Sosa, qui a été très peu vu la saison dernière et qui pourrait être une carte importante à jouer dans les courses de niveau moyen-haut. Au niveau des coureurs à lancer dans la course au succès sur des parcours difficiles, il y a aussi les Autrichiens Gregor Mühlberger, les Portugais Ruben Guerreiro et l’Espagnol nouvellement arrivé, Javier Romoun coureur très malchanceux qui, pour cette raison, semble ne pas avoir encore donné le meilleur de lui-même.
La CicloMercato a également accueilli deux Espagnols encore jeunes, mais qui ont déjà une certaine expérience derrière eux. Il s’agit de Carlos Canal e Jon Barrenetxeaqui, au cours des saisons précédentes, ont laissé entrevoir de belles qualités et une trajectoire de développement encore à compléter. Il en va de même pour Pelayo Sánchezqui a de bons résultats dans les montées de difficulté moyenne et qui pourrait être une carte importante sur les parcours accidentés et dans les attaques à distance.
L’équipe espagnole dispose également d’une batterie intéressante de coureurs de courses d’un jour. Dans cette mini liste, les nouveaux arrivants se distinguent Davide Formolo e Rémi Cavagna. Le Vénitien et le Français ont tous deux mis fin à de longues aventures avec leurs équipes précédentes et entrent dans la nouvelle réalité avec des tâches qui iront du soutien aux capitaines dans les courses de trois semaines à la carte blanche dans les épreuves les plus adaptées à leurs caractéristiques. Tous deux représentent des solutions de haut niveau, ainsi que Oier Lazkanoqui a montré des qualités de haut niveau, notamment lorsqu’il peut se trouver dans la bonne position stratégique suite à des attaques de loin. On en attend plus de la part de Alex Aranburu, qui garantit une place dans les sprints sélectionnés, mais qui n’a jusqu’à présent laissé qu’une seule trace de victoire dans les courses du WorldTour au cours de sa carrière.
On attend donc l’explosion définitive de Iván Garcia Cortinaqui a déjà réussi à accumuler quelque chose dans sa carrière mais qui doit encore faire un pas important pour devenir un coureur à inclure dans le peloton des favoris pour les courses les plus importantes. Ensuite, ils essaieront de se rendre utiles, entre les classements au contre-la-montre, le travail pour leurs coéquipiers et quelques tentatives de loin, l’américain Will Barta et les Portugais Nelson Oliveira, tandis que Antonio Pedrero, Gonzalo Serrano e Sergio Samitier essaieront de se frayer un chemin dans des courses adaptées à leurs caractéristiques de fondeurs, avec un bon rythme dans les montées.
Chapitre sprints : tout ou presque repose sur les épaules de Fernando Gaviriaqui sort d’une saison plus amère que douce et qui en 2024 aura aussi l’objectif olympique (sur piste) à surveiller. Le Colombien sera rejoint par Davide Cimolai, qui pourrait également se lancer dans quelques sprints, si le contexte le permet. Le Danois pourrait également donner un coup de main à Gaviria Matthias Norsgaard Jørgensenqui, d’après son expérience professionnelle, n’a pas encore récolté ce qu’il avait promis.
Sur le papier pour Vinicius Rangel, Albert Torres (spécialiste des pistes), Jorge Arcas e Johan Jacobs il ne faut pas aller au-delà des seconds rôles.
Jeunes promesses
Comme en 2023, il n’y a réglementairement qu’un seul néopro dans l’équipe. Il s’agit de l’Italien Manlio Moroqui est passé du Continental au WorldTour et qui sera probablement au service de ses coéquipiers en quête de succès dans la finale rapide. L’âge de Moro, mais avec une année d’expérience déjà acquise au plus haut niveau, est de Lorenzo Milesiqui a choisi de changer d’équipe en quittant Dsm-Firmenich et en visant ainsi un rôle déjà de premier plan sur l’échiquier espagnol. Le bergamasque est fort en contre-la-montre et possède des qualités non négligeables dans les courses d’un jour : il a la possibilité de se créer immédiatement des espaces importants.
Egalement Iván Romeo a déjà une année de professionnalisme derrière lui, mais compte tenu de son très jeune âge, il reste dans le domaine des promesses. En 2023, il a fait de très bonnes choses chez les jeunes, mais a eu plus de mal à trouver son rythme dans les « grandes » courses : reste à savoir si la saison d’apprentissage passée par l’Espagnol, un autre garçon fort en contre-la-montre, va maintenant porter ses fruits.
Organico Movistar 2024
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Mouche – 6.4
Collines – 7,2
Montagnes – 7.5
Pavé – 5,2
6.6
Autant de changements par rapport à 2023, avec pour objectif premier de disposer de plus de « finishers ». L’idée est de gagner plus, en termes absolus, mais aussi d’éviter d’être à nouveau impliqué dans la lutte pour la licence WorldTour. Quintana représente une inconnue évidente, tandis que Cavagna et Formolo rehaussent le niveau de l’équipe espagnole dans les courses d’un jour. On s’interroge également sur les capacités des différents jeunes coureurs de l’équipe, notamment les deux Italiens Milesi et Moro.